Ahlalalalalala, les amis, quelle aventure, que de bonheurs !!!
Je ferais bien volontiers un cr de cette belle aventure, mais encore faudrait-il savoir par où commencer… Par le trajet (épique
) ?, la préparation commencée le 1er novembre ? Le moment de l’inscription, premier grand frisson il y a 10 mois ?… Pas facile, parce qu’aucune date ne convient : en réalité, Roth ça a commencé avec tous vos récits d’IM
, en 2005, quand je suis arrivé au psctri.
Vous connaissez tous les résultats, les temps de passage intermédiaire, je crois même que vous les connaissiez avant nous ! Mais je dois vous avouer que je rattrape mon retard, et que Excel fonctionne à plein régime
, avec plein de stat et de courbes. Mais vraiment, vraiment, l’essentiel n’était pas là. L’objectif, c’était à la fois de finir et de prendre du plaisir, sans être certain que ce ne soit pas contradictoire…
Commençons donc par la préparation… Pas de l’épreuve elle-même (l’entraînement a été un plaisir malgré quelques moments de saturation : un ami pour courir et pour faire du vélo, un hiver tout doux : l’idéal
), mais la préparation des sacs avant le départ. Une vraie galère, 1 jour et demi pour tout boucler, relire 15 478 fois les listes
(et la liste des listes
: liste vélo, liste càp, liste affaires diverses, etc), et faire les dernières courses. J’ai même fini chez Go Sport
!! Tout cela pour partir jeudi matin très très (mais alors, très) tôt… Et me rendre compte au bout d’une heure de trajet qu’il me manquait ma licence
. Résultat : un demi tour, 3 heures d’embouteillages… Depuis je bats ma coulpe éternellement, et me félicite d’avoir en MarcD et lrt des compères plus zen que moi
. Je crois avoir passé dans la préparation des affaires autant d’énergie que dans l’épreuve de dimanche
.
Autant dire que l’arrivée sur Roth a été un vrai soulagement, avant que le stress de la course ne recommence à monter le lendemain au moment du retrait des dossards.
Cela faisait à peu près ces têtes-là.
Vous noterez que le sourire est proportionnel à l’expérience… D’ailleurs, je vous épargne ma tronche
! Pour se détendre un peu, on est allés faire du shopping, en essayant des fringues qu’on pourra jamais se payer.
Et puis, on est allés dans un bon restau avec plein d’amis
.
Lrt était au paradis.
En plus, on a rencontré des stars, même qu’on s’est fait prendre en photo avec
. De mon côté, je n’ai pas trop profité des pâtes à volonté : un peu de saturation, et l’estomac plutôt noué, alors que l‘ambiance était hyper chaleureuse, cosmopolite et bienveillante. Tout va bien tout va bien
….
Mais que le temps passe lentement quand on se rapproche du jour J !
D’ailleurs, de la veille, je n’ai presque aucun souvenir
.
Ah, si, il a encore fallu faire des sacs. Un bleu pour les affaires vélo, un vert pour la càp, et le rouge pour les affaires civiles (?) qui seront remplacées par les affaires de nat après. Vous avez compris
??? Moi, jamais
. Pour être sûr de pas me planter, je défais les sacs de Marco, et je fais tout pareil que lui. Ce type a dû prendre des calmants pour ne pas s’énerver sur moi ! Au contraire, il continue de patiemment me donner des conseils que c’est même pas la peine, c’est vrai quoi, c’est pas non plus mon premier tri
, j’en ai vu d’autres pour qui il me prend ??? Euh, et les runnings, c’est bien le bleu, c’est ça ? Hein ? Allez, quoi …
Plus qu’une nuit à attendre.
Une nuit sans dormir, c’était prévu
. Ce qui l’était moins, c’était le lit un peu pourri qui ruine bien le dos…
Et puis enfin. Le moment où tu te lèves sur le jour de ton premier IM, et tu te rends compte… qu’il fait encore nuit.
L’ambiance dans le groupe est assez diverse : il y a le super cool la vie est belle :
,
Le déterminé à faire tout péter (à commencer par son temps de l’année dernière)
Le « j‘suis déjà dans ma bulle »
Et le « p..tain , qu’est-ce que j’fous là ?? »
L’arrivée au parc à vélos est immense, dans le petit matin, avec une musique grandiose et déjà quelques-uns des 50 000 (
!!!!) spectateurs attendus sur le parcours. Chacun enlève sa housse à vélo et jette un œil sur la machine du voisin
. Tout d’un coup, grande agitation : le départ des pros… Le temps de gonfler tes roues, re-grande agitation : le retour des pros ! 42 minutes pour la nat
, ferais-je mieux
?
Le moment de se mettre à l’eau est un vrai soulagement, pas seulement parce que ça permet de se réchauffer dans la combi
! Toute une vague de bonnets blancs (sauf 2 bonnets verts bien planqués, sûrement des franchouillards qu’ont loupé leur départ). Avec Marco, on se souhaite une bonne journée. Franchement, avec la prépa qu’on a faite, on l’a méritée.
PAN. Super sensations au début… L’eau est bonne, on double rapidement quelques brasseurs partis ds la vague précédente
(bonnets jaunes), et je me fais rapidement rattraper par des bleus
(vague suivante). A la bouée, ½ tour et grosse baston. C’est plus du crawl, même plus du polo, et si on continue à projeter les bras devant, c’est pour tâter le terrain
. Des bonnets de toutes les couleurs
, c’est drôle ! Le retour est long, très très long… Je me dis que je vais peut-être pas faire un super temps de la mort…
Sortie de l’eau, enfin ! Une jolie bénévole me tend la main pour me hisser vers la rive : je lui fait un grand sourire, et
avale d’un coup la moitié du canal. Beuârk. Un coup d’œil au chrono : 1h22. Grosse merde
. Il faudra un jour que j’apprenne à nager ! De dépit, je laisse tomber mes lunettes, titube un peu sur la rive, fais ½ tour pour les récupérer et Bing ! Un gros pain dans la gueule
d’un mec qui sort de l’eau visiblement plus en forme que moi. Ca me remet ds la course !
Bon, c’est pas grave, la journée est loin d’être finie. Changement aussi rapide que possible, et beaucoup de temps économisé pour retrouver mon vélo dans le parc, c’est l’avantage quand on est dans les derniers de la vague à sortir
!
Le vélo, quel bonheur… J’ai un magnifique vélo, un cadre que j’ai acheté à un pro, le prolongateur de la mort, les roues assorties… Et que des bons souvenirs avec. Tenez, juste pour la frime, le 22 avril dernier
Il faut que je me reconcentre
… Bien se positionner, bien s’alimenter, boire malgré la flotte du canal qui me reste en travers de l’estomac
. Pas un pet de vent, ça tourne bien, tout va bien. Les km, les villages, les ravitos, tout s’enchaîne régulièrement. Je me force à calculer et recalculer mes temps de passage, à anticiper mes temps suivants, ou à faire des opérations gratuites (2h48+1h56= ?), juste pour vérifier que je reste lucide
. Le solar est Le moment attendu
, un peu redouté aussi. La foule est hyper dense, ça masque la pente. Devant moi, un mec déraille, déchausse, et se fait immédiatement engloutir par les spectateurs
! Tout le monde ralentit, histoire de profiter de ce bain de foule. Etrange, les spectateurs sont venus voir des coureurs, et ce sont les coureurs qui ralentissent pour bien voir les spectateurs
… Je force un peu le passage, tout est plus tranquille au sommet. C’est reparti, plus que 100 bornes… Je commence à avoir mal au dos, la faute au lit en bois de madame Frida
dont les oreilles doivent sacrément siffler. Au second tour, du vent comme prévu. Cathy. Patrick, bouffé par les crampes. Et l’arrivée à Roth, au bout d’une longue ligne où il suffit d’écarter les oreilles pour avancer tellement ça souffle
.
Je n’ai même pas le temps de gamberger à la transition : il faut y aller. C’est pourtant le moment que je redoutais le plus ! Coup de bol, ça descend au départ, histoire de bien se lancer. Un gel, de l’eau, et le sentiment d’avoir faim
malgré toutes les barres de céréales avalées depuis le début de la journée…
Ce qui n’était pas prévu, c’est que les gels sur les ravitos seraient aussi dégueu : y’a pas à dire, ça passe pas. Pas du tout. J’ai le sentiment d’être constamment au seuil de l’hypo
, et je ne sais pas quoi manger. Une barre récupérée par terre, sûrement perdue par un concurrent m’aide un temps. Le canal ressemble furieusement au canal de l’Ourcq, je me souviens qu’il écrase les distances. Pas de panique… Sauf que j’arrive pas à manger. Pat me double, avec la foulée qui le caractérise. J’admire le spectacle (quelques secondes). Je croise Marco, qui a l’air aussi super bien. Après le ½ tour, Cathy
, qui me lance « accroche-toi mon chéri ! » à quoi je réponds « je t’adore ! ». Un mec à côté de moi me dit : c’est cool, vous faites ça en couple ? Hum, je vais avoir des soucis au retour, moi
… Puis MarcD
, qui m’encourage aussi. J’arrive pas à lui répondre. Je marche, cours un peu, remarche, attends le prochain ravito sans savoir ce que je vais prendre. Un coca ? Un coca.
L’effet est radical : je fais 2 pas et zou
, une galette qui remonte. Deux pas de plus, et sa grande sœur la rejoint sur le bord du chemin
. Les spectateurs me regardent comme si j’allais mourir, alors que je suis un peu honteux
et confus, je leur ai presque gerbé sur les pieds… Mais ça va vachement mieux ! Tout d’un coup, le ventre s’est dénoué. Je me dis qu’il faut que j’en profite, je repars en courant
.
Ensuite, c’est juste une histoire de pas craquer. En fait, un vrai ironman, c’est un ironbrain
. Si t’es fort dans ta tête, ça doit passer. Ca passera peut-être pour moi la prochaine fois… J’essaie de gérer au mieux, de pas me laisser enfermer dans ma bulle tout en restant concentré. Ne pas se laisser gagner par l’euphorie qui monte (ça peut le faire, ça peut le faire, ça va le faire !) et la sensation de courir sur la pointe des pieds, toujours un peu sur la réserve…
Km 35 : la pancarte est une grande joie, voir enfin lrt un immense bonheur
, parce que je ne l’avais pas vu à l’aller ! Il est tjrs en course, on va finir tous les 4, c’est immense !
4h17 de course : une pensée pour la petite mobylette du Luxembourg, qui se reconnaîtra
.
Je suis vraiment entamé, sans avoir le sentiment de d’avoir donné toute l’intensité possible. Pas grave, je vais avoir droit à la ligne d’arrivée. La déguster. Le temps ne me paraît plus très important
.
Le dernier talus. L’entrée dans le stade. Et pouvoir se lâcher, avoir droit à sa grande bouffée de bonheur, se dire que toute la foule est là rien que pour toi. Le long tapis, l’arche, la sono qui gueule… Je vous jure qu’au moment où je franchis la ligne, je suis l’empereur de l’univers. D’ailleurs, je ne comprends pas que tout le monde ne se précipite pas sur moi pour me porter en triomphe.
Peut-être parce que je m’écroule l’instant d’après. Si on me porte, je voudrais que ce soit plutôt en civière… Mais on ne me porte pas. Je ne suis pas l’empereur de l’univers, juste un gars ordinaire qui a la chance d’avoir un corps qui marche à peu près correctement, assez pour toucher ses rêves. Et qui peut choisir le moment où la souffrance s’arrête.
Joie partagée avec les copains arrivés
, avec lrt
un peu plus tard (c’est qu’il vous arracherait des larmes
tellement il s’est battu
!). Tous finisher, je pense déjà aux photos demain en sirotant un verre de soupe, un vrai nectar
…
Voilà les photos, les sourires sont à la mesure de la fatigue !
Un inconnu tient à se faire prendre avec nous, parce qu’on a des Tshirts de finisher sûrement
!
Voilà… En émergeant de la fatigue, je commence à me dire que je suis en fer, et j’en suis un peu fier… Mais le fer, ça rouille vite, il va falloir rapidement le remettre au feu. Vivement août et l’Izoard, et à nouveau plein de sensations partagées
!
Merci bcp les zamis, et longue vie au psctri spirit
.